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Plaquette 05

Le raccard

Le raccard constitue lui aussi l’une des quatre composantes de l’habitat rural traditionnel.


Le dépôt est construit de manière assez rudimentaire, à l’aide de madriers croisés qui imposent un plan rectangulaire. Ceux-ci sont assemblés à leurs deux têtes selon la technique de la taille en croix. Un système de chevillage en bois renforce la cohésion des madriers entre eux.

L’élément porteur est toujours constitué par un certain nombre de piliers verticaux solidement fixés sur la couronne de base. Celle-ci est faite de cinq poutres posées sur un mur bas grossièrement maçonné. Les piliers verticaux et les poutres de la couronne de base sont assemblés selon la taille dite « en queue d’aronde ». La protection contre les rongeurs est assurée par une dalle de pierre disposée horizontalement, au sommet de chaque pilier, de manière à créer un surplomb infranchissable pour les petits mammifères.

Pour maintenir les parois bien droites, un ingénieux système « d’aiguilles » relie les madriers de la base à ceux du sommet. On en relève deux sur la façade-pignon et un seul sur la façade-gouttereau. Les façades dont l’axe est affaibli par les ouvertures exigent deux aiguilles : c’est souvent le cas des façades-pignon

Les dispositions intérieures du dépôt répondent à deux nécessités fonctionnelles : l’entreposage des gerbes et le battage des épis.

Plaquette 05 - Raccard 4


Le plancher intérieur n’est pas uniforme : au centre court une allée de 1,5 m de large et bordée de chaque côté d’un parapet de 80 cm de haut : c’est l’aire sur laquelle on battait le blé au fléau, à la saison morte. De part et d’autre de l’aire, la surface est divisée en compartiments (parts), ce qui évite des tas trop gros et facilite l’utilisation du raccard par plusieurs propriétaires.

Comme le grenier, le raccard n’a pas d’accès direct, du type escalier ou échelle, car cela annulerait l’effet protecteur des piliers et des pierres. En façade, en l’absence de galeries, des lattes sont tirées pour permettre le séchage d’herbes fourragères liées en fascines : tiges de pommes de terre, de fèves, de pois, etc.